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le labo'
Le
laboratoire est lendroit privilégié de lélectronicien.
Une idée germe ?
On la griffonne au crayon sur un papier tout froissé
de 2 cm sur 3.
On émet quelques hypothèses.
On nest pas sûr.
Un point particulier sur lequel on a un doute.
Il FAUT aller se renseigner dans sa bibliothèque.
Cest plus fort que nous.
On y va.
Elle se trouve où, cette bibliothèque ?
Ben dans le labo, tiens.
Les bibles sont là, alignées au-dessus
des instruments.
Au-dessus des composants.
Au dessus du quart de notre salaire.
Lhypothèse est-elle confirmée ?
Infirmée ?
Quimporte, il FAUT tester.
Cest plus fort que nous.
On sinstalle, on manipule, on teste.
Ces tests demandent un peu de matériel.
On ne se constitue pas un labo du jour au
lendemain.
Bon, mais alors il y a quoi, dans ce satané
labo ?
On
va voir...
Non, avant de voir quoi que ce soit, il est important
de lire :
le coin pour rester en vie
Cest
vu ?
OK.
Donc, disais-je, on va voir...
le coin des appareils de labo'
loscilloscope, la
télé où il se passe enfin quelque chose dintéressant
lalimentation, la source
le multimètre, lindispensable mesure-tout
la sonde logique, pour sonder (logique)
le boîtier de distribution dénergie
le GBF, générateur de montagnes russes
le coin de référence
le coin de linformation
le coin où lon se prend (parfois) des
châtaignes
plaque LabDec
espace de désossage
le coin de loutillage
tournevis
pinces classiques
pince à dénuder (tu veux voir ma pince à
dénuder ?..)
brucelles
divers
le coin des cordons
le coin du stock de composants
le coin du chimiste
le coin où (parfois) on se brûle
fer à souder
étain
pour dessouder
le
coin pour rester en vie
Ca,
cest primordial.
Ben oui, dans la mesure du possible, il est intéressant
de rester en vie.
Avant de lire cette page, allez donc faire un
tour sur la page sécurité.
Après, vous revenez ici, et on pourra discuter.
Pas avant.
le
coin de référence
Cest
ici que tout le savoir des autres est disponible.
Cest votre bibliothèque.
Prenez-en soin.
Livres, revues, gribouillis de votre cru, cours ;
tout doit être là, à portée de main.
Si possible bien classé, pour aller à
linformation plus rapidement.
Bon, par la suite, il y a un stade où lon
connaît tellement ses bouquins que la recherche va très vite.
Très très vite.
Tel ouvrage est plutôt orienté comme
ça, tel autre est plus pointu sur tel sujet, tel auteur sapplique
à faire toujours la même chose, tel autre nest pas très
fiable, etc.
Peu à peu, on sait parfaitement ce que
lon a.
Le plus dur est de chercher un article que lon
sait avoir vu, mais on ne sait où.
Non, ça, cest vraiment immonde.
Regarder le sommaire de toute sa collection dElektor,
numéro par numéro.
Pfff.
Immonde.
Pensez à avoir aussi deux-trois catalogues
de revendeurs.
On voit la disponibilité des pièces,
leur taille, leur PRIX.
Les catalogues sont souvent payants, mais remboursés
lors du premier achat.
Si vous avez passé ne serait-ce quune
seule commande, vous recevrez les versions suivantes gratuitement, et ce pendant
pas mal de temps.
Le plus dur est donc de franchir le pas la première
fois.
Cest comme avec les filles, sauf que ça
revient à quelque chose comme 6 euros.
le
coin de l'information
En tout bon électronicien,
vous devez bien avoir une connexion Internet.
Si vous navez pas trop les moyens, vos parents,
votre lycée, votre fac ou, dune façon plus générale,
lendroit où vous travaillez (dur, cela va de soi) doit bien être
équipé dun accès au net.
(Vous nêtes pas un surhomme ou une
"surfemme" ; vous voyez bien cette page dun ordinateur,
ne me prenez pas pour un con.)
Tant mieux, car le net, en électronique,
cest assez utile.
Quand lordinateur sert au travail, il est
relativement utile de lavoir dans son labo.
Hé oui.
Vous doutez de la caractéristique de ce
petit truc à quatorze pattes ?
Hop, un petit tour sur le site du constructeur,
on télécharge la doc du composant (cest gratuit),
et la caractéristique est là, sous nos yeux ébahis.
Terrible, non, le net ?
Mais lordinateur ne sert pas quà
ça !
Non, avec le temps, vous allez faire lacquisition
de logiciels spécifiques à lélectronique.
Des gratuits, des payants, cest selon.
Vous allez simuler une partie du schéma
que vous avez imaginé.
Tiens, il faudra que je vous dise un jour tout
le mal et le bien que je pense des logiciels de simulation.
Router une petite carte imprimée.
Bref, utiliser votre ordinateur, donc lallumer.
Si vous routez un circuit, ça prend du
temps.
Mais...
Si vous avez besoin dallumer votre ordinateur
pour chercher une doc, ne léteignez pas !
Non.
Il est clair que, si vous lavez éteint,
dans dix minutes une autre doc sera nécessaire.
Les appareils électroniques naiment
pas être allumés quinze fois de suite.
Dans 99 % des cas, une ampoule claque lors
de son allumage, vous avez bien dû vous en rendre compte.
Pourquoi ?
Parce que lélectronique naime
pas les changements détats trop brusques, cest un fait.
A titre dexpérience, calculez la
résistance du filament dune ampoule de 100 W, par exemple
(P=U²/R), puis mesurez-là avec un ohmmètre.
Surprise !
Les explications ?
Allez, à vos méninges...
le
coin où l'on se prend (parfois) des châtaignes
Votre
dernière création est enfin sur papier.
Cest la plus astucieuse de ces 15 dernières
années, cest normal.
Bon, mais est-ce quelle fonctionne ?
Le simulateur super puissant dit que oui, mais
bon, parfois, il dit absolument nimporte quoi.
On ne peut pas lui en vouloir de raconter des
conneries, vu quil travaille dans un univers idéal, ou dans un
univers non idéal, mais idéalement modélisé.
Bref, il ny a pas cinquante solutions :
il faut tester en vrai.
On ne va pas faire un circuit imprimé,
alors quil risque de ne pas fonctionner.
Non, on va le tester sur une plaque de type LabDec,
solution idéale.
Vous savez, ces plaques bourrées de trous,
reliés entre eux, par cinq.
Ces plaques nécessitent du câble
monobrin.
Si vous nen avez pas, en récupération,
pensez à en acheter un peu ; du 0,2 mm² fait bien laffaire.
Je sais, je sais, il ne faudrait pas dire LabDec,
vu que cest une marque.
Mais dire "une plaque avec tout plein de
trous dessus", cest plus long, plus con, et personne ne vous comprendra.
La, au moins, on se comprend.
plaque
LabDec
Ce
type de plaque existe en plusieurs formats. Les plus classiques sont les 640
ou 840 contacts (parfois 630 ou 830, selon quil y ait des trous pour
des vis de fixation, que les rainures aillent jusquau bord, etc. ;
on sen tape.) Doffice, prenez des 840. Pour 2 euros de plus,
vous avez 8 longues lignes de 25 contacts chacune, pour les alimentations.
Une plaque de ce type coûte environ 8 euros (chez Arquié,
elles ne sont pas chères). Ce nest pas donné, mais vous
lavez pour la vie. Si vous pouvez vous le permettre, prenez-en deux :
il est fréquent quun montage de test (qui fonctionne) devienne
un montage que lon mettra sur circuit imprimé "plus tard".
Il en existe aussi fixées sur une plaque en alu, avec des bornes
de raccordement, des pieds anti-glisse et tout et tout. Ce nest pas mal
du tout, mais forcément, cest plus cher. Ben oui.
Personnellement, je travaille sur un pupitre assez gros, à 30 °.
Il mesure (à 1 pp) 40x50 cm, pour 25 cm de haut. Il est
muni de six plaques de 840 contacts, de pas mal de bornes bananes pour
les diverses connexions, dune alim fixe de +5 V, -5 V,
+12 V et -12 V (voir chapitre alimentation), dun module voltmètre
2000 points à 200 mV pleine échelle, de quatre sorties 230 V
pour brancher je ne sais quoi, et dun petit ampli audio stéréo
récupéré dune chaîne pourrie, histoire davoir
des signaux corrects quand cest nécessaire. Le pupitre-même,
je lai trouvé aux puces à 100 boulettes (hé
oui, parfois, quand on sy attend le moins, des gens osent éjecter
une partie de leur labo). Il était là, il était beau...
Non, pardon, ce nest pas ce que je voulais dire... Reprenons : il
était pourvu des bornes et des plaques LabDec. Le reste, je lai
installé tout seul, comme un grand.
Voilà
deux-trois reproches à faire aux plaques LabDec :
Il y a des capacités parasites
entre les lignes de connexions. En général, 3 à 5 « pif ».
Il suffit de le savoir pour que ça ne nous embête pas trop. Pour
plus de sûreté (si lon peut dire), on utilise souvent une
ligne sur deux seulement. Cest encore faisable avec des transistors, mais
pas avec des CI.
Les vieilles plaques peuvent parfois
être en court-circuit, car à force dôter les fils,
de petits copeaux sentassent. Mais ça narrive pas tous les
jours, loin, loin de là.
espace
de désossage
A
côté de ça, il y a un second espace de travail. Car pour
tester un petit montage de son crû, une plaque LabDec est toute destinée,
mais pour voir ce quà un ampli dans le ventre, par exemple, la
plaque LabDec peut aller pointer à lANPE ou regarder Casimir à
la tévé. Cet espace de travail est composé dune plaque
en acier. Mais ne faites pas comme moi ! Non. La plaque en acier, ici le
couvercle dun vieux magnétoscope, me permet de ne pas abîmer
la table en bois, juste en dessous (fer à souder chaud, outils tranchants,
etc.). Mais elle a une fâcheuse tendance à provoquer des courts-circuits...
Deux cordons qui traînent, et hop, une étincelle. Bref, cest
DANGEUREUX de travailler comme je le fais, ne le faites pas... Prenez une table
en Formica, ou une plaque recouverte de Formica, cest le mieux. Le bois,
ça peut brûler, le métal provoque des courts-circuits, le
Formica na pas tous ces défauts, et il est solide. "Faites
ce que je dis, pas ce que je fais." Le lino' n'est pas mal non plus, mais
il s'abime rapidement (fer à souder, outils tranchants).
Cest donc ici que vous ouvrirez les appareils qui vous passent sous la main. Tous. On a tendance à tout ouvrir, même si ça marche très bien... Juste pour "voir". On distingue vite, à lil et avec du temps, un bon circuit dun mauvais, cest fou. On a aussi tendance à vouloir le voir "tourner", capot ouvert. Attention !! Un appareil fonctionne très bien capot fermé, comme capot ouvert (quoique parfois, il y ait des protections), mais il est INDISPENSABLE de le débrancher lors des phases douverture et de fermeture. INDISPENSABLE. Une vis, un tournevis, à tôt fait de glisser et de faire un court-circuit sous tension. Le capot métallique va vite toucher une borne et la mettre à la masse. Non, débranchez (Le cordon ! Les inter on la bête habitude de ne couper quun fil), ôtez le capot, posez-le et ensuite rebranchez. Mais là aussi, faites très, très gaffe. Le magnétoscope que vous venez douvrir fonctionne sous 230 V. Et le 230 V, ça peut être mortel, je pense que vous êtes au courant. Si ce nest pas le cas, si vous ne le savez pas, allez de suite engueuler vos parents : ils ont mal faits leur boulot. Regardez, admirez, puis refermez. Si vous tenez à mettre les doigts, si vous tenez à réparer ce truc qui ne réagit plus, soyez conscient des risques encourus. Ils sont énormes. Sur les circuits imprimés, lemplacement où la tension dangereuse est présente est généralement matérialisé par un tracé sur le CI-même, et une jolie tête de mort. Cest très sympa à voir, on pense aux pirates, tout ça, mais ce nest pas là que le constructeur veut en venir. Vous êtes prévenus. Même si votre main ne touche que lautre bout de la plaque (celui où il ny a pas de 230 V), pensez à votre coude. Pensez aussi quun outil est vite tombé, que la patte coupée dun composant vole en général bien loin de la pince coupante. Bref, évitez les châtaignes autant que faire se peut, et allez relire le paragraphe sur la sécurité.
le
coin de l'outillage
Avoir
un bel espace de travail, cest bien. Mais tant quà faire,
avoir des outils, cest utile aussi...
tournevis
Il
vous faudra des tournevis. Pas un seul, mais plusieurs. Des plats, des cruciformes,
des gros, des petits. Si possible des tournevis délectricien, ceux
avec la tige protégée jusquà la pointe ; ça
évite les courts-circuits. Un tournevis testeur de tension peut être
utile aussi. Ca coûte un ou deux euros et vous permet dattester
de labsence secteur avant de promener vos doigts (on teste une phase,
ensuite le circuit, puis de nouveau une phase, pour être sûr que
le tournevis na pas claqué entre temps). Des tournevis porte-vis
(on peut fixer une vis à la pointe, entre deux petites griffes) sont
aussi intéressants pour accéder aux endroits difficiles. Ne vous
en servez que pour ça, car ils coûtent un peu plus chers. Et puis
aussi deux trois tournevis entièrement en plastique (made in plastique...)
ou, pour ce qui ont gagnés au loto et se la pètent en Rolls, des
tournevis en céramique. Ils permettent dajuster les potar
et selfs sans apporter les parasites quapportent les tournevis métalliques
(et vos mains, surtout). Mais ça, cest surtout valable en HF. Ces
outils sont très, très fragiles, et ne doivent servir quà
ça, sans exception. Ah, puis jallais oublier ! Ayez aussi
des tournevis de précision sous la main ! Ca, ça sert tout
le temps. Ca se vend par petites boîtes ; choisissez-en une qui comporte
des plats et des cruciformes. Ils ont à lextrémité
opposée de la pointe, une petite partie mobile. Ce nest pas pour
faire joli, non, cest pour y poser lindex, avec une légère
pression. Ensuite, vous faites tourner le tournevis (il aime ça) entre
votre pouce et votre majeur. Votre deuxième main peux tenir la carte
électronique que vous vous appliquez à réparer, ajuster
loscillo si vous ne vissez pas une vis mais un multitours, etc.
Quoi quil en soit, pour tous vos tournevis,
utilisez bien lempreinte qui correspond à la vis, sinon, ils ne
tiendront pas longtemps. Et Facom ne vous les échangera pas.
pinces
classiques
Les
pinces sont nos amies. Comme on ne le leur rend pas assez, elles ont décidé
dêtre chères. Bon, il y a toujours celles qui ne font pas
comme tout le monde, et ne sont pas chères du tout. Au début,
on a tendance à prendre celles-ci (ce nest pas que lon ait
un côté radin, ni que lon fasse dans le social, mais cest
simplement quun labo coûte une petite fortune). On travaille
avec, longtemps, tant bien que mal. Puis un jour, on a lopportunité
de travailler avec une bonne pince. Là, ô malheur, ô désespoir,
on se rend compte quil va falloir investir. Le travail nest pas
le même, le confort non plus. Ne prenez pas de pince multifonctions, cest
cher, pas fiable pour deux sous, et on ne trouve jamais la fonction que lon
veut. Non, prenez une pince coupante diagonale et une pince à becs demi-ronds
droits ou à becs plats, ou les deux (mais au début, pas de pince
coudée). Pour commencer, ces deux pinces suffisent, en version "miniature".
Elles ont un format moitié moins gros que les pinces délectricien,
et sont deux fois plus agréables à manipuler (mais aussi deux
fois plus fragiles, forcément). Choisissez pour chacune un modèle
avec un petit ressort de rappel (un "vrai" ressort, deux lames ou
une seule lame, cest pareil), vous verrez, cest top. La pince
coupante, cest pour couper les pattes de composants, et lautre,
cest pour plier les pattes de ces mêmes composants. A ce propos,
on ne plie pas la patte avec la pince, non. On coince la patte dans la pince,
elle-même calée contre le corps du composant, et on plie la patte
avec le doigt. La pince est là pour avoir une pliure nette. A ce propos
(encore !), la pince à becs demi-ronds droits sera peut-être
plus pratique pour ça.
pince
à dénuder (tu veux voir ma pince à dénuder ?..)
Dénuder
un câble on peut le faire avec un couteau (pas pratique) ou un cutter.
Le cutter donne un résultat plus net, mais à force, des stries
se dessinent sur le pouces, cest pas terrible (pratique pour les terroristes ?
No lo sé). Et puis on crée immanquablement une amorce de
rupture (pour le câble monobrin) qui fait que régulièrement,
notre câble casse, juste à la sortie de lisolant. Certains
dénudent aussi avec une simple pince coupante, mais là, il y a
un coup de main à prendre, et le résultat nest pas toujours
fameux. En marge de toutes ces façons de dénuder, il y a celle
qui est la plus appropriée : lutilisation dune pince
à dénuder. Ben oui, ça sert à ça... Il y
en a essentiellement trois types. Les automatiques droites (souvent dites "économiques",
bien quil y en ait de très chères), les automatiques américaines
(orientées différemment, plus symétriques, et avec un gros
ressort tordu), et les pas-automatiques-du-tout... En général,
les premières ont une moitié en plastique, et cassent rapidement.
Mais on ne peut pas leur en vouloir, elles coûtent une misère.
En plus, il est souvent impossible de les régler correctement (mais oui,
monsieur, elles se règlent). Les secondes, les américaines, sont
en général bien plus robustes, mais un peu plus chères.
Il y a juste à trouver le bon appui pour le câble (il y a plusieurs
becs, selon le diamètre). Ces deux types comportent des mécanismes
très complexes et très jolis à voir (mais bon, on nest
pas des mécano), qui travaillent en deux étapes, mais elles
ont du mal avec les petit fils. Et manque de bol, cest ceux que lon
utilise. De plus, elle créent elles-aussi une amorce de rupture (sur
le monobrin, toujours) qui fait que le fil casse toujours au même endroit,
et ça commence à être lourd... Non, le mieux est dutiliser
une simple pince à dénuder, non automatique, pour électricien.
Je sais, je sais, ça en jette beaucoup moins quune grosse qui a
des ressorts partout, mais cest beaucoup plus fiable. Et pour vous consoler,
choisissez un modèle avec ressort de rappel ; un ressort, cest
toujours mieux que rien... Il y a une petite vis de réglage de la profondeur
de coupe par butée, avec contre-écrou. Une fois le réglage
fait, on ny touche plus ; en général, on coupe souvent
des fils de même diamètre.
brucelles
Deux
pinces brucelles sont utiles au début. Cest quoi, une brucelle ?
Pour commencer, on ne dit pas une brucelle, mais des brucelles, même si
lon parle dune seule pince. Cest comme des ciseaux. Donc,
des brucelles, ce sont des petites pinces de précision, très simples
daspect : deux genres de tiges soudées entre elles. Elles
permettent de saisir très facilement les petits composants. Très
pratique pour saisir LA résistance repérée dans le tiroir,
au milieu de cent autres (avec nos gros doigts, cest beaucoup plus dur).
Ici aussi, pour débuter, deux sont nécessaires : la classique,
ouverte au repos, et la "à pression inversée", fermée
au repos. Ici aussi, prenez des isolées, cest plus sûr. Les
moins chères sont toujours de piètre qualité : les
branches ne sont pas alignées, elles se tordent, etc.
divers
Tout
ça, cest plus ou moins la base. Avec le temps (merci Léo,
et largent), votre caisse à outils va augmenter au fur et à
mesure des besoins. Néanmoins, on peut citer dautres petits outils
bien pratiques, en vrac :
Une loupe pour déchiffrer la
référence des vieux composants plus facilement. x10 au minimum.
Pas de x5, cest à chier. La loupe dhorloger est plus petite,
donc facilement transportable.
Un miroir de dentiste (orientable)
permet de lire la valeur des composants qui ont été soudés
avec la référence en-dessous et daccéder aux endroits
difficiles. Attention aux courts-circuits, ces petits miroirs sont souvent en
métal.
Une lampe de poche pour voir au fin
fond des montages inaccessibles.
Un plieur de composants, petite barrette
en plastique à un euro, pour toujours être au gabarit de 2,54 mm.
Une pince à extraire les circuits
intégrés de leur support, pour ne pas tordre leurs précieuses
pattes, ou un extracteur de composants (cest un genre de tournevis, tordu),
plus polyvalent, mais moins dédié au CI.
Un alésoir à main, pour
faire des trous de différents diamètres dans les faces avants,
et fixer potentiomètres, bornes ou je ne sais quoi.
Une griffe pour attraper facilement
les vis perdues.
Un pousse et tire ressort, pour pousser
et tirer (les ressorts, des fois que).
Une troisième main, genre de
petit étau à deux pinces crocodiles et base lourde, parfois ornée
dune loupe (pas forcément utile).
Un petit étau.
Des queues de rat, petites limes fines
et longues (doù le nom).
Un cutter, si possible de précision,
avec diverses lames. Ca, cest pour couper tout ce que vous avez toujours
voulu couper, sans jamais avoir pu le faire correctement.
le
coin des cordons
Les
appareils de mesure sont généralement fournis avec leurs cordons.
Mais est-ce suffisant ? Et si vous les achetez doccasion ? Si
vous fabriquez vos appareils ? Bon, pas trop de choses à dire sur
les cordons quand même, sauf que dans la mesure du possible, il faut les
choisir très souples.
Il faudra des sondes doscilloscope, forcément,
si vous avez un oscillo. Prenez des sondes commutables x1/x10, cest
pratique. Il faut simplement penser à les ajuster régulièrement
(les oscillo comportent une ou deux sorties exprès pour ça,
ce nest pas pour rien). Sans ça, vous mesurerez absolument nimporte
quoi. Il faut aussi penser à "dire" à loscillo
de quelle sonde on se sert (x1/x10/x100...), ou corriger les valeurs relevées.
Pour le multimètre, des cordons standards,
qui acceptent au moins le courant maximum que peut mesurer lappareil (en
général 10 ou 20 A). Des cordons pratiques sont ceux dont
les pointes de touches possèdent, juste au bout, une rainure sur tout
le tour de la pointe. Cette rainure ne sert pas à reconnaître le
cordon de vos adversaires (comme aux boules), mais à caler la pointe
sur la patte dun composant, sans quelle ne glisse lorsque vous tournez
la tête pour lire la valeur indiquée par le multimètre.
Certains de ces cordons sont modulables : la pointe se dévisse,
et on peut y adapter une pince crocodile, une borne à visser ou encore
mille choses. Cest pas mal du tout, mais ça se dévisse systématiquement.
Des cordons crocodiles. Petits cordons de 20 ou
30 cm munis de deux pinces crocodiles isolées. Cest pratique
pour relier un peu tout et nimporte quoi. Ca se vend par 10 ou 20, et
ça ne coûte rien. Seul inconvénient : lintensité
admissible est très faible, et nest pas indiquée par le
constructeur. Parfois, le cordon à lair épais, mais le conducteur
est très très fin, et enrobé dun isolant énorme.
Ca ne sert à rien dautre quà vous tromper lors de
lachat... Donc attention, ces cordons-là ne sont pas faits pour
transporter une énergie folle, loin de là. A tel point que de
temps en temps, on se retrouve avec un cordon tout mou et légèrement
chaud... Ca, cest risqué.
Des cordons bananes. Il existe deux types de cordons
bananes : les 2 mm et les 4 mm. Fixez-vous donc une de ces possibilités
(tout en sachant que ce que lon trouve le plus, cest le 4), et restez-y.
Le passage de lun à lautre demande des petits adaptateurs,
cest chiant. On tentera sans doute de vous vendre de lIP2X (prononcer
"ipédeuzix") : cest une norme de sécurité
très bien, mais qui est discutable puisque nous, électroniciens,
on est en général en TBTS (très basse tension de sécurité).
Donc les protections IP2X, on sen fout un peu. Toujours est-il que ces
cordons sont beaucoup plus chers, et ne sadaptent souvent pas sur les
bornes bananes classiques. Par contre, les cordons bananes normaux sadaptent
sur les bornes IP2X. De plus, le fait dadapter une pointe de touche IP2X
sur un cordon IP2X fait que lensemble NEST PLUS IP2X... Donc, tout
cela est (légèrement ?) discutable... Prenez donc des cordons
normaux, et faites attention à vous.
le
coin du stock de composants
le
coin où (parfois) on se brûle
Là,
cest pour souder. Ou dessouder, aussi ; ça arrive. Et de temps
en temps, pour se brûler...
fer
à souder
Il
existe essentiellement deux types de fer à souder : les stylos (ou
crayons) et les stations (il existe aussi les pistolets, mais on peut les oublier
pour les travaux électroniques ; on nest pas dans un western.)
Les stylos sont ceux qui nont quun cordon, alors que les stations
sont reliées à un bloc de commande. Le premier est beaucoup plus
économique, mais à linconvénient davoir la
plupart du temps une température de panne fixe. Cest
en général celui que lon se procure en premier. Et là,
il ne faut pas se laisser guider par le prix le plus bas. Il est difficile de
faire de bonnes soudures avec un fer de piètre qualité. Lors de
lachat, il faut veiller à avoir au moins les caractéristiques
suivantes :
Puissance de chauffe de lordre
de 25 W pour un stylo et de 50 W pour une station.
Liaison à la terre indispensable
pour les stylos (prise à trois plots).
Panne dite "longue durée" ;
une panne classique est un petit bout de métal fixé par une petite
vis. Les pannes classiques sont à proscrire en électronique.
Panne dun diamètre de
lordre de 1 mm, non coudée.
Un ordre de prix ? Un stylo coûte environ
25 euros ; une station thermostatée coûte au minimum
100 euros.
Les
avantages dune station sont :
Fer commandé en 12 V,
24 V, ou 48 V (plus de présence secteur, sauf rares cas, à
proscrire).
Fer totalement isolé du réseau
EDF (un stylo a sa panne reliée à la terre).
Fer léger, pour les versions
thermostatées, car le système de gestion de la température
est dans la base.
Température de chauffe ajustable
de façon précise ; caractéristique très pratique
pour ne pas surchauffer les parties sensibles, ou pour souder (dessouder) des
masses importantes de cuivre. Un grand plan de masse, une grosse borne type
banane ou une pile, par exemples, ne se laissent pas faire par un stylo. Non,
il leur faut une station.
Hormis cela, il faut reconnaître quelles
sont franchement plus chères, et prennent beaucoup plus de place...
Dans tous les cas, il y a des marques phares : Solomon, Weller, JBC, Antex. Si les stations sont livrées avec un support pour le fer, ce nest pas le cas des stylos. Il faudra donc ajouter environ 5 euros pour un support (type ressort) avec éponge. Ca permet de poser le fer dans un espace où la panne devient quasiment inaccessible (les petits supports sur lesquels on pose le fer sont à jeter au plus vite : peu stables, peu pratiques, peu sûrs). Léponge, elle, permet de nettoyer le fer entre chaque soudure ; opération indispensable.
Certains cordons sont de type thermorésistant (ça résiste à la chaleur, mais cest plus cher...), donc a priori, pas de problème particulier. Pour un fer à cordon classique, il faut faire attention à la panne qui monte à une température de lordre de 400 °C. Si vous avez entamé votre cordon avec le fer, débranchez tout ! Il ne faut pas jouer avec le feu. Si vous avez décidé de changer votre fer, faites, et faites gaffe pour le prochain. Si vous avez décidé de changer le cordon de votre fer, remplacez-le par un cordon de fer à repasser. Eux, sont, dans 90 % des cas, thermorésistants, ou enrobés dun genre de tissu résistant (un peu) à la chaleur.
étain
Peu
de choses à dire là-dessus...
Un diamètre de 0,8 ou 1 mm,
pas plus.
Choisir une soudure dite "à
âme décapante" : il sagit dun flux de résine
intégré qui fond à la chaleur, et nettoie le cuivre avant
de souder. Cest pour que la soudure soit de meilleure qualité,
et adhère bien. Par contre, ça laisse une trace typique, que lon
peut facilement ôter à laide dun coton imbibé
dacétone ou de trichloréthylène (Attention !
Cest extrêmement inflammable !) Le type à flux R45 est
censé ne laisser aucune trace, mais je nai encore jamais tenté.
Composition de base : 60 %
détain, et 40 % de plomb (Sn60Pb40). Pour un prix quasiment
identique, on trouve de la 60 % détain, 38 % de plomb,
et 2 % de cuivre (Sn60Pb38Cu2). Quitte à choisir, mieux vaut choisir
cette dernière : elle améliore la tenue des soudures sur
cuivre nu. La marque MBO fait de bons produits. Il existe aussi la soudure à
largent (genre Sn62Pb36Ag2 ou carrément Sn96Ag4), trois fois plus
chère, mais je ne lai jamais utilisée, et ne sais pas exactement
en quoi elle est mieux. Je ferai des recherches là-dessus, un jour de
pluie.
Quel que soit le type que vous choisissez, nachetez
pas de dévidoir à soudure. Ils sont généralement
prévus pour des bobines de 500 g (très gros, pas pour lamateur,
ni pour moi, pourtant professionnel), et une fois que vous avez un brin de soudure
de 40 cm qui traverse votre espace de travail, vous ne savez jamais où
le mettre...
pour
dessouder
Pour
dessouder, il existe aussi plusieurs types dappareils, selon la méthode :
Pour
ce qui ont plein de thunes, il y a les stations à dessouder. Cest
très pratique, mais là, on frôle les 1500 euros, et
on les dépasse facilement sil sagit dune station à
souder et à dessouder. Le principe est simplissime, et le travail extrêmement
agréable, il faut le reconnaître : on chauffe avec le fer
à dessouder, et un bouton (au doigt ou au pied) enclenche une petite
pompe qui aspire létain fondu, à travers la panne creuse,
et lenvoie vers un réceptacle. Fabuleux. Mais cher, quand même,
non ?
Mais comme tout le monde ne sappelle
pas Crésus, il y a une variante très pratique : le fer à
dessouder à poire. Le prix tombe à 10 euros, et la qualité
est aussi épatante. Ca se présente comme un fer stylo de 45 W,
orné dune grosse poire... Il faut appuyer sur la poire avec le
pouce, bien chauffer la soudure, et lâcher la poire le plus rapidement
possible. Tout ça dune seule main (de lautre, grattez-vous
la tempe, ça fait style). Après deux jours de déssoudage
intensif, vous avez une main à la Musclor. Ici aussi, la soudure est
aspirée à travers la panne, directement dans la poire. Lors de
la pression suivante, létain fondu est éjecté par
lendroit où il est entré... Donc attention à bien
presser la poire au-dessus dun récipient, et non au-dessus de la
carte électronique... Cest un coup à prendre, mais une fois
pris, cest épatant, et pour un prix dérisoire. Ah, oui,
jallais oublier : prenez un modèle avec panne interchangeable
(le VTD45, par exemple), car lextrémité est assez fragile.
Encore une variante : la pompe
à dessouder. Là, on presse la pompe (elle se bloque), on chauffe
la soudure à laide de son fer normal, et on relâche la pression :
la pompe aspire létain. Ici aussi, il est éjecté
lors de la prochaine pression, mais sous la forme dun genre de copeau
froid. Elle a
lavantage de ne rien coûter (3 ou 4 euros), mais nécessite
les deux mains, et donne un résultat moins bon que le fer à poire.
Enfin, il existe le tresse à
dessouder (à choisir en version étamée, ça fonctionne
mieux). Cest un complément, et non un outils à dessouder
à part entière. La tresse sintercale entre la soudure à
ôter et le fer à souder. Le tout est chauffé par le fer
et, par capillarité, la soudure remonte dans la tresse (comme leau
dans une éponge). Il faut régulièrement couper lextrémité
saturée détain, cest super chiant. Mais par contre,
le résultat est impeccable. Vraiment. A avoir absolument, donc, car elle
permet de parfaitement nettoyer les pastilles de cuivre. Ca coûte environ
2 euros les deux mètres, pour une largeur de 1,5 mm.
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